RENCONTRE

Mikael de Poissy

Texte : Guillaume Le Roux ©
Photos : Mikael de Poissy ©

Un enfant de Poissy, célèbre artiste tatoueur français de renommée internationale...

Poissy cache plusieurs perles … dont Mikael de Poissy, l’un des plus célèbres artistes tatoueurs français internationalement reconnus, suivipar plus de 300 000 followers sur sa page facebook !
Vous êtes peut-être déjà passé devant son salon de tatouage sans vous en apercevoir…

Voko : Quel est ton lien avec Poissy ?
Mikael :
Je suis né en 1974 à Poissy et j’ai grandi dans le quartier de Beauregard où j’ai passé une bonne partie de ma jeunesse.
C’est un quartier où je me suis toujours très bien senti. Dans les années 1980, il n’y avait pas de sentiment d’exclusion et une bonne ambiance y régnait, loin des clichés que l’on peut avoir sur ce quartier. Je me suis ensuite installé dans le centre-ville puis aux Clés de la forêt. J’ai pu arpenter toute la ville lorsque j’étais jeune et j’y ai de nombreux souvenirs de gamin (presque un souvenir par rue).

V : Raconte-nous ton parcours en quelques mots ?
M :
J’ai commencé à travailler à 15 ans comme apprenti chez Bernot, le plus ancien photographe de Poissy, qui avait ouvert son magasin en centre-ville juste après la guerre.
J’y ai développé de nombreuses photos de presse en noir et blanc comme celles de Franck Stromme et du journal Paris-Mantes-Poissy. Pendant 3 ans, j’ai pu partager la passion de Monsieur Bernot pour Poissy. Cet amoureux de la ville en a photographié tous les recoins, en particulier le vieux Poissy dont il ne reste plus grand chose aujourd’hui. Mon attachement à la ville est en partie né de cette rencontre.

V : Et comment en es-tu arrivé au tatouage ?
M :
J’ai véritablement découvert cet univers dans le cadre de mon CAP photo. J’ai réalisé un reportage chez Marcel, une légende du tatouage installé dans le XVIIème arrondissement de Paris.
Il m’a un peu pris sous son aile et je suis devenu tatoueur à 18 ans. J’ai acheté du matériel chez Bruno de Pigalle, le premier tatoueur de France, et j’ai commencé à tatouer chez moi à Beauregard. A l’époque, tous les punks et rockeurs du coin venaient se faire tatouer dans mon appartement. J’ai ensuite bossé chez Dimitri à Saint-Germain-en-Laye pendant 3 ans, avant d’ouvrir mon premier salon en 1996 aux puces de Clignancourt.
En parallèle, j’ai ouvert un second salon au Puy en Velay. Je faisais des allers-retours en moto entre la Haute-Loire et Paris où je tatouais le week-end.
Je suis ensuite revenu à Poissy où j’ai installé mon salon rue du général de Gaulle.

V : Quand t’es tu fais tatouer pour la première fois ?
M :
Je me suis fait tatouer à 17 ans comme tous mes potes de l’époque. C’était un rat sur une tête de mort…

V : Comment expliques-tu ta notoriété à travers le monde ?
M :
C’est grâce au style que j’ai développé autour du vitrail. Tous les magazines de tatouage dans le monde ont commencé à parler de mon travail.
Mais cette célébrité est assez récente puisque j’ai commencé à développer ce style à partir de 2013. D’ailleurs, la moitié de ma clientèle est étrangère, ce sont des connaisseurs et des collectionneurs. Aujourd’hui, je suis obligé de refuser 80% des personnes qui me contactent car mon carnet de commande est déjà rempli pour les deux prochaines années !

V : Quel est ton style, et les techniques que tu utilises ?
M :
Dans les années 1990/2000, le côté artistique s’est développé avec de nombreux jeunes tatoueurs formés aux Beaux-arts. De mon côté, j’avais suivi des cours de dessin à l’Académie des peintres de l’abbaye. Puis, j’ai continué à me perfectionner dans le dessin médiéval et le gothique.
J’utilise un panel de plus de 1 000 couleurs qui me permet de proposer des tatouages qui sont de véritables œuvres d’art.

V : Où trouves-tu l’inspiration pour tes créations ?
M :
Je suis passionné par l’univers médiéval depuis très jeune. A 17 ans, j’ai lu les Rois maudits de Maurice Druon puis vu le téléfilm avec Jean Piat, et ça a été une révélation pour l’amour de l’histoire médiévale française.
Je me suis particulièrement intéressé à l’histoire de Poissy et à la figure emblématique de Saint Louis. Je puise notamment mon inspiration dans les enluminures de livres d’art comme les Très riches heures du duc de Berry.
Toutes mes créations sont uniques et personnalisées pour chaque client.

V : Parmi tous les tatouages que tu as réalisés, lequel t’a particulièrement marqué ?
M :
Il s’agit d’un tatouage représentant saint Louis et la collégiale que j’ai réalisé sur le visage d’un Pisciacais. Je le lui ai fait car il était malade et allait bientôt mourir.

V : Quels sont tes projets ?
M :
Depuis plusieurs années je suis co-organisateur de Rennes Tattoo Convention avec Miss Atomik, une Pisciacaise qui tatoue en Bretagne.
Cette événement, organisé au stade de Rennes tous les 2 ans, attire plus de 5 000 personnes par jour le temps d’un week-end.
J’ai racheté Tatouage magazine, le premier magazine de tatouage en France et Inked Magazine dont la première version française a été éditée cette année. Ces deux périodiques sont édités à 25 000 exemplaires chacun.
Depuis 25 ans je collectionne toute sorte d’objet sur le tatouage et j’aimerais ouvrir le premier musée du tatouage en France.
Je suis actuellement à la recherche d’un espace qui me permettrait à la fois de tatouer et d’exposer mes collections.

Retrouvez-le 25 rue du Général de Gaulle à Poissy :

01 30 65 32 56
facebook/Mikael.de.Poissy
instagram/mikaeldepoissy

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