En 1844, Alexandre Dumas est au sommet de sa gloire après le succès des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo, parus successivement dans la presse sous forme de feuilletons. Résidant à Saint-Germain-en-Laye, il cherche un lieu pour s’établir et travailler en toute quiétude loin des bruits de la ville, et c’est sur la colline de Port-Marly que son choix se porte. Il engage un architecte, Hippolyte Durand afin de réaliser son « rêve de pierre » : un château renaissance édifié face à un castel gothique entouré d’eau, le tout situé dans un parc aménagé à l’anglaise.
Le 25 juillet 1847, Dumas pend la crémaillère en présence de nombreux amis, admirateurs et curieux.
« J’aime qui m’aime », la devise de l’écrivain, accueille le visiteur et trône sur le fronton du château de Monte-Cristo au milieu des motifs floraux, anges, animaux ou instruments de musique qui ornent la façade. A l’intérieur, les collections retracent la vie et l’oeuvre de Dumas, homme passionné et passionnant, auteur de plus de trois cents volumes dont de nombreux romans, des récits de voyage, un dictionnaire de cuisine, des drames théâtraux… Dans sa vie se mêlent le travail, l’amour, la gastronomie, les voyages, les fêtes, les succès éclatants et les défaites. Cette vie incroyable se raconte de pièce en pièce jusqu’à une pièce somptueuse : le salon mauresque qui illumine le château de ses couleurs chatoyantes et vous donne l’illusion d’arriver dans un palais des 1001 nuits.
La découverte se poursuit dans le parc, on y découvre bassins, rocailles et cascades puis perché sur une petite colline, le château d’If, le cabinet de travail de l’écrivain. Dans ce château néogothique l’écrivain s’enfermait pendant des heures pour écrire en paix. On peut y lire sur les façades les titres des oeuvres de Dumas aux côtés de représentations sculptées dans la pierre de quelques héros tels Edmond Dantès ou le moine Gorenflot.
La vue sur le château est depuis cet endroit absolument magnifique et on peut aisément imaginer les fêtes et repas gastronomiques que Dumas devait y donner. Malheureusement cette période de fastes ne dura qu’un temps et seulement un an après avoir emménagé, Dumas, accablé de dettes, est contraint de vendre sa propriété. Il y résida encore quelques temps avant de partir s’exiler en Belgique. La propriété passe ensuite de propriétaires en propriétaires jusque dans les années 1970 où les villes de Marly-le-Roi, Le Pecq et Le Port-Marly se constituent en Syndicat Intercommunal et acquièrent la propriété.
Sauvé de la destruction, le domaine de Monte-Cristo est classé monument historique et connaît alors de nombreuses restaurations dont le château de Monte-Cristo et le château d’If qui sont entièrement restaurés. Aujourd’hui encore le domaine fait l’objet de nombreuses restaurations soutenues notamment par la fondation du patrimoine et le public est invité, s’il le souhaite, à contribuer à sa préservation…
Le domaine se visite tout au long de l’année et de nombreuses manifestations viennent ponctuer la saison : visites guidées, visites théâtralisées, salon du livre jeunesse, journée musicale et exposition d’art contemporain.