En Terres de Seine, en grimpant vers les hauteurs d’Hardricourt, vous arriverez dans l’allée des Hautes Lumières pour découvrir la magie de la Fabrik Nature, nouveau tiers-lieu écologique, solidaire et participatif autour du bien manger, de l’artistique, de la nature et du bien-être animal. Tout un programme pour une reconnexion totale ! On a rencontré Iza, passionnée depuis son enfance de nature, de construction et de rencontres.
Voko : Raconte-nous ton parcours.
Isabelle Outrebon : J’ai grandi en région parisienne. Quand j’étais une petite fille je posais mille questions à mon entourage sur tout ce qui m’environnait, devenue adulte, embellir cet environnement est devenu mon projet. Mon ambition a toujours été de comprendre de l’intérieur les nouveaux phénomènes de société. Pour moi, cette compréhension passe par la formation. C’est comme cela que j’ai successivement suivi les formations d’anthropologue, ethnologue, sociologue du travail avant de « basculer » dans la presse comme rédactrice en cheffe sur les nouvelles technologies de l’Information puis j’ai suivi une formation de concepteur, réalisateur multimédia à la Manufacture des Gobelins, une autre formation de permacultrice à la ferme du Bec Hellouin. Et enfin, je suis artiste animatrice pour le développement durable dans des collectifs comme Art’2co et Ebullition.
V. : Quel est ton lien entre le territoire et ton projet ?
I. : Pour mener à bien mes projets, j’aime être entourée et accompagnée, emmener les autres avec moi est une réelle nécessité. Je sais créer l’occasion qui permettra aux personnes de se rencontrer notamment au travers de projets artistiques où 28 RENCONTRE le vivant est convoqué ! J’habite Hardricourt et en 2021, transformer ma maison en tiers-lieu est devenue une évidence. Nous sommes en Terres de Seine, aux portes du Vexin entre Giverny, Auvers-sur-Oise et Médan, en terre de création artistique et littéraire.
V. : V. : Quelles sont tes valeurs et par conséquent celles de la Fabrik Nature ?
I. : Ma volonté d’organiser la rencontre des personnes pour réinventer un monde plus rassurant est le point de départ de mon projet. Le lieu était à l’origine une ferme comprenant une bergerie et un lavoir, je trouve que cela a du sens puisqu’aujourd’hui il permet de renouer avec la nature. Quelles sont mes idées ? Se divertir, partager, manger mieux, créer pour restaurer les liens ! J’ai conçu la fabrique tel un décor de théâtre où les histoires personnelles se mêlent aux matières, graines, plantes, terre, arbres, feuilles et fleurs. Si je devais me définir, je dirais que je suis une apprentie-architecte-poète–jardinière, réfléchissant à l’apport de la nature en ville et à la modernité ou la mobilité dans les campagnes.
V. : Selon toi, pourquoi la fabrique est un lieu inspirant ?
I. : La maison se dresse tout en haut du village au terme d’une montée bien raide, avec sa terrasse en bordure de champs, elle est entourée d’un paysage unique d’un côté surplombant la Vallée de la Seine et de l’autre les champs à perte de vue qui sont un appel à l’évasion. Je souhaite que pousser la - ou plutôt - les portes de la Fabrique ouvre sur un tiers-lieu innovant, engagé dans la reconnexion à la nature, à soi et aux autres. Votre programme : poussez la porte du gîte, découvrez une maisonnette au charme champêtre, posez vos valises le temps d’un week-end pour vous ressourcer ; poussez la porte de l’atelier, asseyez-vous et créez un bouquet de fleurs séchées, composez un poème, réalisez un journal de campagne, commencez un tableau, réalisez une mosaïque, … Vos possibilités sont infinies. Poussez la porte vers le jardin et initiez-vous à la permaculture ou simplement écoutez la nature environnante. Poussez la porte de la cuisine et démarrez une recette délicieuse ou goûtez quelques biscuits tout chauds.
Ouvrir les portes de la Fabrik Nature, c’est trouver une offre de « Maison en Partage » comme le Slow Tourisme à travers des expériences humaines, de rencontres et de partages sympathiques, enrichissants et de reconnexion de soi à la nature.
V. : Ton secret pour que ces rencontres aient lieu ?
I. : J'adore avoir l'opportunité de bosser dans les Yvelines. J'ai grandi sur le territoire, j'ai donc un regard particulier. J'aime exposer à Paris et pouvoir collaborer avec d'autres artistes et des galeristes parisiens mais l’art contemporain qui pourrait se retrouver dans les Yvelines se retrouve éclipsé par la vie culturelle très dense de Paris. Pendant le premier déconfinement, j'ai ouvert mon atelier aux gens des Yvelines et énormément d’habitants de mon village (Ndlr, Montainville) mais également des villes aux alentours sont venus. Des curieux qui habituellement ne se déplacent pas jusqu'à Paris, c'était donc très important pour moi de faire découvrir mon univers aux Yvelinois.
Il s'avère que suite à l'ouverture de mon atelier, l'adjointe de la Culture d'Orgeval Madame Geneviève Kolodkine m'a proposé le projet du parc de la Brunetterie.
V. : Dirais-tu que les festivals de la Fabrik Nature sont comme un fil rouge ?
I. : Oui, la connexion à la nature est omniprésente à la fabrique et fêter les saisons est naturel. Le Noël de la Fabrik Nature rassemble les talents de l’hiver pour un Noël généreux et doux, le festival du Printemps célèbre les fleurs dans tous leurs états, le festival des Lumières sur le thème de l’eau accueille l’été, le festival de l’automne étincelle de toutes ses couleurs !
V. : Quels sont tes projets à venir ?
I. : Au cours des prochaines années, j’ai envie de faire grandir la Fabrik toujours en conjuguant la nature, le bien-manger et l’artistique, comme un leitmotiv. Le bien-manger s’inspire de recettes à base de fruits et légumes de saison invendus ou en surnombre, créer des rouleaux de printemps avec des fleurs comestibles, teindre des tissus récupérés, participer à un Disco Couscous, imaginer des rendez-vous festifs à taille humaine où se rencontrent les savoir-faire pour mettre tous les sens en éveil, apprendre à cultiver la terre avec raison avec des graines récupérées dans la nature voisine, participer à des chantiers d’éco-construction…
La Fabrik Nature est en quelque sorte la synthèse de mon parcours et la devise inscrite au fronton de ma maison pourrait être « Vivre ensemble des aventures » !
Depuis la gare Saint-Lazare en train (arrêt Meulan/Hardricourt) ou à vélo depuis les bords de Seine.